Après le 1er novembre, il y a le 2.
Après la Toussaint, il y a le jour de prière pour les défunts, particulièremnt ceux qui sont au Purgatoire (puisque ceux qui sont au ciel sont donc saints, et donc déjà fetés la veille, et ceux qui sont en enfer... y resteront, on va y revenir.
Avant de nous parler de la façon dont la famille Von Trapp célèbre ce jour, Maria explique ce qu'est le Purgatoire.
Plutôt que de vous donne son explication, afin de ne pas faire d'erreurs de traduction sur un sujet épineux, je vous partage ici des explications du Sanctuaire de Montligeon, lieu de prière pour les âmes des défunts.
On revient à Maria après le passage en italique que vous pouvez donc sauter si vous maitrisez déjà le sujet.
L’Église catholique affirme à temps et à contretemps l’existence d’une étape de purification avant l’entrée dans la joie du ciel, appelée purgatoire. Beaucoup en doutent, pourtant les hommes ont toujours ressenti la nécessité de prier pour les morts. Depuis quand cette vérité de foi a-t-elle été instituée ? Pourquoi le purgatoire est-il une bonne nouvelle ? On ira tous au purgatoire ?
« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel souffrent après leur mort une purification afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. » Catéchisme de l’Église catholique, n°1030.
Le purgatoire a été formalisé dans la théologie de l’Église au concile de Florence en 1439. Mais la vérité que suppose ce terme a toujours été crue dès l’antiquité chrétienne. Le 2e livre des Martyrs d’Israël révèle en effet que les Juifs eux-mêmes, trois siècles avant le Christ, priaient pour les défunts parce qu’ils croyaient à la résurrection de la chair et au pardon des péchés après la mort.
La parole de Dieu nous en donne aussi des preuves. Ainsi, saint Paul nous rappelle que : « La pierre de fondation, personne ne peut en poser d’autre que celle qui s’y trouve : Jésus Christ. Que l’on construise sur la pierre de fondation avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, ou avec du bois, du foin ou du chaume, l’ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière. En effet, le jour du jugement le manifestera, car cette révélation se fera par le feu, et c’est le feu qui permettra d’apprécier la qualité de l’ouvrage de chacun. Si quelqu’un a construit un ouvrage qui résiste, il recevra un salaire ; si l’ouvrage est entièrement brûlé, il en subira le préjudice. Lui-même sera sauvé, mais comme au travers du feu » (1 Co 11-15) . L’Apôtre montre ainsi l’existence d’un salut « comme à travers le feu. »
Nous trouvons aussi dans l’évangile des traces implicites du purgatoire, par exemple quand Jésus dit que : « le péché contre l’Esprit-Saint ne sera remis ni dans ce siècle, ni dans l’autre. » Cela signifie qu’il y a une possibilité d’avoir une rémission des péchés par-delà mort.
Le purgatoire est une bonne nouvelle puisque, pendant ce temps de miséricorde, l’amour de Dieu nous prépare, nous transforme et nous purifie des séquelles qui sont liées à nos péchés. C’est comme une cure de désintoxication qui nous libère de tous nos mauvais attachements pour nous permettre d’aimer pleinement et d’être capables de recevoir l’amour de Dieu dans la gloire.
Le purgatoire est aussi une bonne nouvelle, parce que la justice se réalise, c’est-à-dire que l’ordre que j’ai blessé par mon péché est rétabli. Cela ne se fait pas de manière extérieure à moi, mais en moi, en me transformant et en me purifiant.
Les âmes du purgatoire éprouvent donc à la fois une joie immense : joie de se savoir sauvées car elles savent qu’elles vont goûter à la joie du ciel ; joie d’être déjà dans l’amour de Dieu et dans la grâce, joie d’appartenir déjà à la communion de l’Église. Et puis il y a aussi une souffrance, celle de ne pas goûter encore la joie du ciel. C’est un peu ici-bas comme une fiancée qui guette avec impatience le retour de son fiancé après une longue séparation. Elle peut plus ou moins bien meubler son temps, avec telle ou telle activité, un livre ou un smartphone… Rien de tout cela en purgatoire, mais le désir de plus en plus brûlant de la fin de la convalescence.
En purgatoire il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre. Les grands mystiques comme sainte Catherine de Gênes le soulignent : c’est une joie immense et une souffrance immense, telle qu’on n’en connaît pas ici-bas.
S’ils sont au Ciel, ce sont eux qui prient pour nous ; s’ils sont en enfer, ils refusent notre amour et donc notre prière ne sert à rien. En revanche s’ils sont dans cette étape de purification qu’est le purgatoire, notre prière a du sens. Les vivants peuvent toujours faire quelque chose pour leurs défunts : ce n’est jamais trop tard et jamais inutile. Par nos prières, nos jeûnes, nos aumônes, nos mercis, nos pardons demandés et offerts, nous pouvons les aider dans leur étape de purification.
Nos prières et nos intercessions, si pauvres soient-elles, les aident beaucoup dans cette étape comme l’attestent les témoignages de sainte Thérèse d’Avila, de sainte Faustine ou de saint Pio de Pietrelcina (Padre Pio). De leur côté, les âmes du purgatoire ne sont pas ingrates : « La pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés, est une pensée sainte et pieuse’ (2 M 12, 45) ” (LG 50). Notre prière pour eux peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur ». Catéchisme de l’Église catholique n°958.
Certaines personnes pensent qu’elles ne peuvent plus demander pardon, ni remercier leurs défunts. Mais ce n’est pas trop tard car, dans la communion des saints, en remettant ceux que nous aimons au Seigneur par l’intercession de la Vierge Marie, nous pouvons toujours faire du bien à nos défunts.
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Le jour des défunts est un jour solennel pour les familles. Les mères doivent parler à leurs enfants de la communion des saints, qui fonctionne comme fonctionne une grande famille, dans laquelle chacun dépend des autres.
Les âmes du Purgatoire dépendent de notre amour, mais notre amour ne s'exprimer pas que par des mots, il suppose des actes. Le plus tôt les enfants le comprennent, le mieux c'est.
Le 2 novembre, les petits seront encouragés à faire de petits efforts, à dire des prières.
...
On leur rappellera le texte de leur baptêmes lors de la remise du cierge :
Recevez la lumière du Christ.
C’est à vous parents, parrain et marraine, que cette lumière est confiée. Veillez à l’entretenir : que X, illuminé par le Christ, avance dans la vie en enfant de lumière et demeure fidèle à la foi de son baptême. Ainsi, quand le Seigneur viendra, X pourra aller à sa rencontre dans son Royaume, avec tous les saints du ciel.
Ce jour là, les Von Trapp sortent les cierges de Baptême (ou s'ils n'existent plus, un cierge choisi en remplacement) et se rappellent qu'ils veulent qu'ils soient allumés le jour de leur enterrement.
Puis on rend visite au cimetière.
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