Les DOUZE VERTUS D'UN BON MAITRE
PROPOSÉES
PAR Saint J.-B. DE LA SALLE,
Instituteur des Frères des Ecoles chrétiennes ;
*
EXPLIQUÉES PAR LE FRÈRE AGATHON, SUPÉRIEUR GÉNÉRAL.
LE SILENCE
Sous le nom de silence, nous entendons ici généralement une sage discrétion dans l'usage de la parole ; discrétion qui fait qu'un Maître se tait quand il ne doit pas parler, et qu'il parle quand il ne doit pas se taire.
Le silence produit l'ordre et la tranquillité dans la classe, assure les progrès et l'avancement des écoliers, procure le repos du Maître et la conservation de sa santé.
Il est d'expérience que les Maîtres qui parlent beaucoup sont peu écoutés, et qu'on fait peu de cas de ce qu'ils disent ; mais que s'ils parlent peu , bien et à propos, les écoliers font attention à ce qui leur est dit, qu'ils le goûtent le retiennent et en profitent.
Pour rendre ses discours touchants, il doit travailler à se pénétrer des sentiments qu'il veut inspirer à ses disciples. «Si vous voulez persuader, dit S. Bernard, c'est par les sentiments affectueux, bien plus que par les déclamations, que vous pouvez y tendre avec succès.
Les hommes rendront compte au jour du jugement de toute parole inutile qu'ils auront dite. S. Matthieu.
Lorsque vous parlez, dit S, Bernard, ne précipitez point vos paroles ; n'en dites que de vraies, et qu'elles aient du poids ; et ne parlez que de Dieu ou pour Dieu.
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